Plus de vingt-cinq ans après son interdiction, l’amiante reste présent dans une grande partie du parc immobilier ancien. Utilisé massivement jusqu’en 1997 pour ses propriétés isolantes et sa résistance au feu, il se retrouve aujourd’hui encore dans des matériaux variés : toitures, dalles de sol, conduits, plaques murales, faux plafonds. Si ces éléments sont altérés ou manipulés sans précaution, des fibres invisibles à l’œil nu se dispersent dans l’air. Leur inhalation représente alors un danger grave pour la santé, avec un risque accru de développer, parfois plusieurs décennies plus tard, des cancers broncho-pulmonaires, un mésothéliome ou d’autres pathologies respiratoires.
Le désamiantage est une opération strictement réglementée. Seules des entreprises certifiées peuvent intervenir, en suivant un protocole rigoureux : repérage précis des matériaux, mise en place d’un confinement, retrait en atmosphère contrôlée, conditionnement sécurisé des déchets et transfert vers des filières spécialisées. Ce processus, indispensable pour garantir la sécurité des travailleurs et des occupants, reste coûteux et techniquement complexe.
Une récente question parlementaire attire l’attention sur la nécessité d’accélérer le retrait de l’amiante. L’élue à l’origine de cette initiative souligne en effet que ces travaux sont souvent un préalable incontournable à toute rénovation énergétique ambitieuse. Elle propose donc de renforcer l’accompagnement financier des particuliers et de simplifier les démarches administratives. Mais aussi d’améliorer la communication autour des obligations réglementaires.
Supprimer l’amiante des logements ne se limite pas à éliminer un danger immédiat. Il s’agit aussi de lever un frein à la transition énergétique. En intégrant cette problématique aux politiques publiques de rénovation, il deviendrait alors possible de protéger durablement la santé des occupants. Tout en facilitant l’atteinte des objectifs climatiques nationaux. Le désamiantage apparaît ainsi comme un levier essentiel, à la croisée de la santé publique et de la performance énergétique.